Le projet Calendarium

Le projet Calendarium Perpetuum

Où il est question d'une mesure du temps: trois cent soixante cinq jours, six portes de deux mois; douze mois, une année.

Où il est question de repères dans un temps donné:  à chacun de ces jours de l'année est attribué le récit d'une femme déclarée officiellement " saintes" par l'Eglise catholique de Rome.

Où il est donc question de repères perpétuels sans se préoccuper d'une année précise.

Où il est question d'un choix arbitraire de ne choisir que les femmes car elles sont très minoritaires dans ces récits du Martyrologe officiel de l'Eglise catholique sur 20 000 entrées environ 400 saintes seulement dont environ 150 prénoms sont en usage dans notre calendrier.

Où il est question de récits écrits archaïques pour la plupart, qui nous renseignent sur l' impact qu'ils ont eu et qu'ils ont encore aujourd'hui, sur notre mémoire collective, comment ils sont venus jusqu'à nous et comment ils sont devenus des marqueurs du temps.

Où il est question d'un arrêt sur image de récits fondateurs et totalement fantasmé qui ont construit l'image des femmes qu'on le veuille ou non, de la Femme dans notre histoire commune, fabriquant des légendes, des récits initiatiques, des contes et autres chroniques qui nous parlent de l'humanité d'une manière universelle à travers elles

Où il est question d'un projet qui relève d'une réflexion visant à synthétiser l'écriture et son aventure dans le temps avec les fragments qui nous en restent d'une part et d'autre part, par les traces, les témoignages, et la Femme qui en est le sujet. Par des récits souvent minimalisées en regard d'une vie humaine, mais qui malgré tout lui rendent hommage même si c'est en partie effacé, même si cela ne relève que d'un récit en creux.

Où il est question de ces traces de vie, ces traces de récits de vies de femmes qui sont là, ténues pour certaines, très présentes pour d'autres, mais ayant toutes aidé à la construction de la Femme aussi bien réelle qu'imaginaire, rêvée que fantasmée, avec des filtres éducatifs, religieux et politiques discutables et peut-être même douteux.

Où il est question de récits aujourd'hui rejetés pour la plupart ou tentés d'être par ceux-là même qui les avaient mis en place, mais qui demeurent, qu'on le veuille ou non des petites pierres construisant un récit plus global et amenant à une réflexion plus générale sur les femmes et ce qu'il en reste dans leurs récits d'êtres humains.

 

Parfois toute une vie peut se réduire à trois phrases, à quelques mots incertains.

6 pièces de  140X210 cm  :  2013 à 2015

piqûres sur tarlatane marouflée sur toile libre

Salle du Moyen-Age au Musée Départemental d'Art Ancien et Contemporain / Epinal (88)


 

Incertaines certitudes qui derrière ces quelques mots nous prouve qu'il y eut des autres évènements pour frapper aussi longtemps notre mémoire collective et être parvenu jusqu'à nous. Où il est question de situer et de re-situer les histoires de ces femmes re-marquables, celles qui l'ont été un jour, une vie, même si elles sont totalement oubliées aujourd'hui, de les mettre en évidences tout en les refondant dans un empilement ,dont elles auront comme elles l'ont toujours eu , de réelles difficultés à se sortir, à se hisser, enfouies, plongées dans une logorrhée verbale, sans aucune distinction formelle, volontairement. Où il est question d'une "litanie des Saintes". Quand toutes ces fondatrices sanctifiées à la hâte, pour certaines, n'existaient plus que sur des listes interminables, énoncées furtivement de temps à autres, en cas de grande détresse, avant de retomber dans l’oubli sans autre forme de procès. Où il est question de décliner cette litanie, la piquer, l'inscrire dans la chair, la tatouer en quelque sorte dans la toile, comme un vaste linceul du temps, rigoureusement écrit, sans fioritures sans excès avec les mêmes exigences pour toutes, comme si elles ne devaient pas être ni meilleures ni moins bonnes mais égales dans leur destin d'être là, ensemble pour toujours, tel un ciment, une base, une fondation: tassée, piétinée, par des générations qui sont passées par là et qui en les écrasant les auraient solidifiées petit à petit et ainsi nous auraient aidé à nous élever un peu plus haut.

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